En bref :
Le récepteur KIT est souvent surexprimé dans les cancers thymiques. En revanche il est rarement muté. L’imatinib , efficace dans les GIST, semble avoir une efficacité modeste dans les cancers thymiques.
KIT est un récepteur à tyrosine kinase (RTK) exprimé par de nombreux types cellulaires. Il a pour ligand le facteur de croissance des cellules-souches (SCF) dont la liaison au domaine extracellulaire de KIT induit une dimérisation du récepteur. Cette dimérisation active les voies de signalisation en aval : la voie PI3K-AKT-mTOR, la voie RAS-RAF-MEK-ERK et la voie STAT3, toutes impliquées dans la prolifération et la survie des cellules.
Des mutations de KIT sont impliquées dans plusieurs types de cancers dont le mélanome, la leucémie aiguë, et les tumeurs stromales gastro-intestinales (GIST) (Heinrich et al. 2003; Hirota et al. 1998).
Dans les tumeurs stromales gastro-intestinales (GIST), le traitement oral par un inhibiteur de KIT, l’imatinib, a permis d’obtenir des réponses importantes et durables de ces tumeurs (Demetri et al. 2002). En fonction des différentes mutations de KIT, la sensibilité des tumeurs à l’imatinib peut varier (Heinrich et al. 2008); certaines tumeurs sont plus sensibles à des inhibiteurs de KIT de deuxième génération (Demetri 2012).
KIT dans les cancers du thymus
Les mutations de KIT sont retrouvées dans seulement 7% des carcinomes thymiques (Girard 2010).
Par contre, KIT apparait surexprimé en immunohistochimie (IHC) dans 87% des carcinomes thymiques (Pan et al. 2004; Henley et al. 2004; Petrini et al. 2010). Compte tenu de cette fréquence élevée de surexpression, la positivité de KIT en IHC est considérée comme un marqueur diagnostique des carcinomes thymiques, ce qui les différencie des thymomes (Ströbel et al. 2010).
Les mutations de KIT dans les carcinomes thymiques concernent principalement le domaine juxta-membranaire et le domaine kinase du récepteur. Les mutations sont associées à une dimérisation du récepteur indépendante du ligand, une activité kinase autonome, et une transformation maligne (Duensing A et al. ; Hirota et al. 1998; Hirota et al. 2001).
La pertinence clinique des mutations de KIT est moindre dans le carcinome thymique que dans les GIST car 1) les mutations de KIT sont beaucoup moins fréquentes ; 2) l’expression de KIT n’est pas corrélée avec la présence d’une mutation de KIT ; et 3) les tumeurs mutées pour KIT et non traitées ne sont pas toutes sensibles à l’imatinib. Ces éléments peuvent expliquer les résultats décevants d’une étude de phase II avec l’imatinib, dans laquelle les patients ont été sélectionnés en fonction de l’expression de KIT en immunohistochimie et non en fonction du génotypage de KIT (Salter et al. 2008).
Date de mise à jour : 27/10/2012